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de prison. Il songea à sa vieillesse ; et un chagrin à se donner la mort envahit Aksénov.

— Et tout cela à cause de ce brigand ! pensa-t-il.

Et il se sentit pris d’une telle colère contre Makar, qu’il voulait sur l’heure périr lui-même pourvu qu’il se vengeât. Il priait toute la nuit sans pouvoir se calmer. Dans la journée il ne s’approchait jamais de Makar Sémionovitch, et ne le regardait jamais.

Ainsi se passèrent quinze jours. Les nuits, Aksénov ne pouvait pas dormir, et il était en proie à un tel ennui, qu’il ne savait où se mettre. Une fois, pendant la nuit, comme il était à se promener dans la prison, il s’aperçut que derrière un des lits de planche il tombait de la terre. Il s’arrêta pour voir ce que c’était. Tout à coup Makar Sémionovitch sortit vivement de dessous le lit et regarda Aksénov avec une expression d’épouvante. Aksénov voulut