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propre argent, 8.000 roubles, et que le couteau n’est pas à lui. Mais sa voix s’étranglait, son visage était devenu pâle et il tremblait de peur comme un coupable.

L’ispravnik ayant appelé les soldats, ordonna de le lier et de le placer dans la voiture. Lorsqu’on l’eut mis dans la voiture, les pieds garrottés, Aksénov se signa et pleura. On lui prit tous ses effets avec son argent, et on l’envoya à la prison de la ville voisine. On fit faire une enquête à Vladimir ; tous les marchands et habitants déclarèrent qu’Aksénov, quoique ayant aimé dans sa jeunesse à boire et à s’amuser, était un honnête homme. Puis l’affaire se jugea ; on l’accusait d’avoir tué le marchand de Riazan et de lui avoir volé 20.000 roubles.

La femme d’Aksénov était dans la désolation et ne savait que penser. Ses enfants étaient tout petits ; l’un d’eux tétait encore. Elle les prit tous avec elle et se rendit dans la ville