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Aksénov regarda, vit un couteau taché de sang ; c’était de son sac qu’on l’avait retiré, et la terreur l’envahit.

— Et pourquoi ce sang sur le couteau ?

Aksénov voulut répondre, mais il ne pouvait articuler un seul mot.

— Moi… je ne sais pas… moi… un couteau… moi… il n’est pas à moi.

Alors l’ispravnik dit :

— On a trouvé ce matin le marchand égorgé dans son lit. Hors toi, personne n’a pu commettre le crime. L’isba était fermée en dedans, et, dans l’isba, personne que toi. Voilà, de plus, un couteau taché de sang qu’on a trouvé dans ton sac. D’ailleurs, ton crime se lit sur ton visage. Avoue tout de suite comment tu l’as tué, combien d’argent tu as volé.

Aksénov jure Dieu que ce n’est pas lui le coupable ; qu’il n’a pas vu le marchand depuis qu’il a pris le thé avec lui, qu’il n’a que son