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Aksénov n’était pas un grand dormeur. Il se réveilla au milieu de la nuit, et, pour voyager plus à son aise pendant la fraîcheur, il réveilla le yamschtschik[1] et lui donna l’ordre d’atteler. Puis il entra dans l’isba toute noire, paya le patron et partit.

Après avoir fait une quarantaine de verstes, il s’arrêta de nouveau pour laisser manger les chevaux, se reposa lui-même dans l’auberge, sortit sur le perron vers l’heure du dîner et fit préparer le samovar. Il prit une guitare et se mit à jouer. Tout à coup arrive une troïka avec sa sonnette ; un tchinovnik[2] en descend avec deux soldats, s’approche d’Aksénov et lui demande qui il est et d’où il vient. Aksénov s’exécute et l’invite à prendre le thé avec lui. Mais le tchinovnik continue à le presser de questions :

  1. Postillon.
  2. Fonctionnaire de l’État.