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ne sait pas qu’il doit mourir avant la nuit.

Et je me rappelai la seconde parole de Dieu : « Tu connaîtras ce qui n’est pas donné à l’homme. »

Ce qu’il y a dans l’homme, je le connaissais déjà. — J’apprenais maintenant ce qui n’est pas donné à l’homme : Il n’est pas donné à l’homme de savoir ce qu’il faut à son corps ; et je souris pour la seconde fois.

Mais j’ignorais encore, je ne comprenais pas ce qui fait vivre les hommes. Je vécus ainsi, attendant toujours la révélation du créateur, la dernière parole divine. La sixième année, la femme amena les jumelles, je les reconnus, et j’appris comment elles avaient survécu. J’appris tout alors et je pensai :

— La mère implorait pour ses enfants, et j’avais écouté la mère ; j’avais cru que ces orphelines étaient destinées à périr, et voilà