Page:Tolstoï - A la recherche du bonheur.djvu/169

Cette page a été validée par deux contributeurs.

je n’ai ni mère, ni sœur, ni tante ; mes orphelines n’ont que moi ! Ne prends pas ma pauvre âme : laisse-moi élever mes enfants, que je les mette debout, des enfants ne peuvent pas vivre sans père ni mère.

J’obéis à la femme, je mis un enfant à son sein, et l’autre dans ses bras ; je remontai au ciel et je vins devant Dieu et je lui dis :

— Je n’ai pu emporter l’âme de l’accouchée. Le père a été tué, elle a des jumelles, et elle m’a supplié de lui laisser le temps d’élever ses enfants, qui ne peuvent vivre sans père ni mère ; je n’ai pas pu emporter cette âme.

Le Seigneur me répondit :

— Va, et rapporte-moi l’âme de cette mère, et tu connaîtras un jour trois paroles divines : tu apprendras ce qu’il y a dans les hommes, ce qui n’est pas donné à l’homme, et ce qui fait vivre les hommes. Quand tu auras appris ces trois paroles, tu reviendras au ciel.