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Sémen se retourne et voit Mikhaïl qui dévore des yeux les petites filles.

Sémen s’étonne de plus en plus. Il est vrai que les petites sont jolies, potelées, des joues roses, des yeux noirs ; les petites pelisses et les fichus sont gentils, mais il ne peut pas comprendre pourquoi Mikhaïl les considère avec tant d’intérêt, comme s’il les connaissait déjà. Sémen cause avec la femme, prend mesure.

La femme place la petite boiteuse sur ses genoux, en disant :

— Prends deux mesures de celle-ci ; tu feras un soulier pour le pied bot et trois pour l’autre pied ; leurs pieds sont les mêmes, elles sont jumelles.

Après avoir pris mesure, Sémen dit, en montrant la boiteuse :

— Pourquoi est-elle estropiée ? Est-elle née ainsi ?