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— Pourquoi ris-tu, imbécile ? dit le barine. Veille plutôt à ce que mes bottes soient prêtes à temps.

Mikhaïl répondit :

— Vos bottes seront prêtes au moment voulu.

— Je l’entends bien ainsi, s’écria le barine en remettant sa chouba.

Il se dirigea vers la porte ; mais, ayant oublié de se baisser, il se heurta le front contre la solive. Ce furent des cris, une colère, puis, se redressant, il se frotta la tête et remonta dans son vozok.

Une fois le barine parti, Sémen dit :

— En voilà un qui est fort comme une pierre à fusil ; il a rompu la solive, et il s’en moque.

Et Matréna dit :

— Avec la vie qu’il mène, comment ne serait-il pas un bel homme ? Coulé en airain, la mort même ne le prendra pas de sitôt.