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Sa poitrine se soulevait, il étouffait, les mains croisées sur ses genoux, la tête baissée, les yeux clos, comme oppressé. Matréna se taisait ; Sémen lui dit doucement :

— Matréna, n’as-tu plus Dieu dans ton cœur ?

En entendant ces paroles, la baba considéra l’étranger qui levait les yeux sur elle, et son cœur se fondit. Quittant le seuil, elle alla vers le poêle pour préparer le repas, posa l’écuelle sur la table, apporta le dernier pain et le kvass[1].

— Allons ! mange, dit-elle.

Sémen poussa l’homme vers la table.

— Approche, jeune homme.

Il coupa du pain, le trempa et se mit à manger.

Matréna s’assit au coin de la table, y posa ses coudes, et, le menton sur ses mains, regarda

  1. Cidre.