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— J’en étais sûre, se dit-elle.

En le voyant sans caftan, les mains vides, silencieux, intimidé, le cœur manqua à la pauvre baba.

— Il a bu l’argent, il est allé au cabaret avec quelque vaurien, et il l’amène ici. C’est complet.

Les laissant pénétrer dans l’isba, Matréna suivit en silence.

Elle aperçut un homme jeune, maigre, pâle, vêtu de leur caftan, sans chemise sous le caftan, sans bonnet. Une fois entré, il resta sans mouvement, et les yeux baissés. Et Matréna pensa :

— C’est un mauvais garnement, il a peur.

Elle alla vers le poêle, boudeuse et maussade, attendant les événements.

Sémen ôta sa casquette, et s’assit sur le banc, comme un bon garçon.