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III


La femme de Sémen a fini son ménage de bonne heure ; elle a fendu du bois, apporté de l’eau, nourri les enfants, mangé ; puis elle s’est mise à songer. Elle songe au pain. Faut-il cuire aujourd’hui ou demain ? Il reste une grosse miche dans l’armoire : si Sémen a dîné au village, s’il ne soupe pas ce soir, il restera assez de pain pour demain. Elle tourne et retourne sa miche.

— Je ne cuirai pas aujourd’hui, il n’y a plus beaucoup de farine ; nous allons traîner jusqu’à vendredi.

Ayant serré le pain, Matréna s’assied près de la table pour rapiécer la chemise de son mari ; elle coud et elle pense à Sémen, qui est allé acheter des peaux de mouton.