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jeté là : si je m’approche seulement, je ne verrai plus la fin de mes ennuis.

Il passe, contourne la chapelle et ne peut plus voir l’homme. Au bout de quelques instants, il se retourne et voit que l’homme s’est écarté du mur, qu’il remue, et semble le regarder fixement. Plus effrayé que jamais, le cordonnier se signe et se demande s’il doit revenir sur ses pas ou se sauver.

— Si je vais auprès de lui, pense Sémen ; il peut m’arriver malheur. Qui sait quel homme c’est ? Sa présence ici me paraît suspecte ; il va me sauter à la gorge et je ne m’en tirerai peut-être pas. S’il ne m’étouffe pas, j’aurai peut-être du mal avec lui : que faire avec un homme tout nu ? Je ne peux cependant pas me déshabiller pour l’habiller, lui donner mon unique vêtement ! Que Dieu me sauve d’ici !

Et il pressa le pas. Tout à coup il s’arrêta sur la route :