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à table. On lui donna du lait, des vareniki[1], de la kascha. Efim remercia les gens de l’isba, et les loua de leur hospitalité envers les pèlerins.

La baba hocha la tête.

— Comment ne leur ferions-nous pas bon accueil ? dit-elle : c’est à un pèlerin que nous devons de vivre encore. Nous buvions, nous avions oublié Dieu, et Dieu nous punit, et nous attendions la mort. Oui, au printemps dernier, nous étions tous couchés, sans rien à manger, malades. Et nous serions morts si Dieu ne nous eût envoyé un petit vieillard comme toi. Il entra au milieu de la journée pour boire. En voyant notre état, il fut pris de pitié et resta avec nous. Il nous donna à boire, il nous donna à manger, nous remit sur pied, et nous acheta un cheval avec une charrette qu’il nous a laissés.

  1. Gâteaux au fromage bouillis dans l’eau.