Page:Tolstoï - Œuvres complètes vol27.djvu/85

Cette page a été validée par deux contributeurs.

qu’il serait impossible à un monsieur qui dès le matin a mis son habit pour faire des visites, de s’en débarrasser.

Le médecin se frotta joyeusement les mains pour rassurer son malade.

— Je vous apporte le froid. Il gèle très fort. Laissez-moi me réchauffer un peu, dit-il d’un ton qui signifiait clairement qu’il n’y avait que cela à attendre pour que tout allât bien.

— Eh bien ! Comment cela va-t-il ?

Ivan Ilitch sent que le médecin voudrait lui demander si tout va son petit train-train, mais qu’il trouve lui-même cette question déplacée et qu’au lieu de cela il demande au malade comment il a passé la nuit.

Ivan Ilitch jette au médecin un coup d’œil interrogateur : « Ne cesseras-tu donc jamais de mentir ainsi ? » semble vouloir dire son regard.

Mais le médecin ne veut pas comprendre la question.

Et Ivan Ilitch lui dit :

— Tout cela est effrayant ! La douleur ne disparaît pas, ne cède pas. Ne pouvez-vous me donner quelque chose ?

— Voilà bien les malades ! Tous les mêmes ! Maintenant me voila réchauffé ; même Prascovie Fédorovna, toute méticuleuse qu’elle soit, n’aurait rien à redire et ne craindrait pas que je vous refroidisse. Eh bien ! bonjour !