Cet argument inattendu plut particulièrement au commis, et il émit un murmure approbateur.
— Mais non, on ne la forcera pas, dit la dame ; là où il n’y a pas d’amour, on ne peut obliger personne.
— Et si la femme trompe son mari, que faire ? fit l’avocat.
— Cela ne doit pas être, dit le vieux ; il faut y avoir l’œil.
— Et si cela arrive tout de même ? Convenez que cela arrive.
— Cela arrive, mais pas chez nous, répondit le marchand.
Tout le monde se tut. Le commis remua, se rapprocha encore un peu, et, ne voulant pas être en reste avec les autres dans la conversation commença, avec son éternel sourire :
— Oui, chez notre patron il est arrivé un scandale, et il est bien difficile d’y voir clair. C’est une femme qui aime à s’amuser. Alors elle a commencé à marcher de travers. Lui, est un homme instruit et sérieux. D’abord c’était le comptable. Le mari chercha à la ramener à la raison par la bonté. Elle ne changea point de conduite. Elle en faisait de toutes les couleurs. Elle s’est mise à lui voler son argent. Alors, il l’a battue. Quoi ! elle devenait de pire en pire. Elle s’est mise avec un non baptisé, avec un juif, sauf votre respect. Que pouvait faire le patron ? Il l’a plantée là, et