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cette époque survinrent trois événements fâcheux qui l’attristèrent profondément. Le premier était qu’un esclave, serviteur dévoué de son père, avait pris la fuite emportant une quantité de pierres précieuses qu’il avait reçues d’Afrique pour le compte de son maître ; ce qui avait apporté un grand désarroi dans ses affaires. Le second était que sa maîtresse l’avait quitté et s’était choisi un autre protecteur. Le troisième, et le plus désagréable pour Jules, était que pendant sa maladie, les élections avaient eu lieu, et son adversaire était élu à la place qu’il avait espéré obtenir. Jules attribuait tout cela à ce que son char, pendant la course, avait dévié, d’un doigt à peine, vers la gauche. Seul, couché sur son lit, sa pensée s’arrêtait malgré lui à ces petits hasards desquels dépendait son bonheur. Cela l’amena à se rappeler ses autres infortunes, sa tentative d’aller chez les chrétiens, et Pamphile qu’il n’avait pas vu depuis dix ans. Ces souvenirs furent accentués par ses conversations avec sa femme qui maintenant, pendant sa maladie, venait souvent près de lui et lui racontait tout ce qu’elle avait appris de son esclave au sujet du christianisme. Cette esclave avait vécu pendant quelque temps dans la même commune que Pamphile et le connaissait personnellement.

Jules exprima le désir de voir cette femme, et, quand elle se fut approchée de son lit, il lui