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mencée, nous ferons mieux de la poursuivre jusqu’au bout, dit Jules, pensant d’abord au désappointement de son père, de sa mère, de ses amis, et, principalement, aux efforts que lui coûterait un pareil changement.

À ce moment, la jeune fille, la compagne de Pamphile, parut à la porte de la boutique en compagnie d’un jeune homme. Pamphile alla leur parler, et le jeune homme lui dit, en présence de Jules, que Cyrille l’avait envoyé acheter du blé. Les raisins étaient déjà vendus, et le cuir acheté ; Pamphile proposa donc au jeune homme de retourner au village avec Magdeleine et d’emporter le cuir, tandis que lui se chargeait de l’achat du blé.

— Ce sera mieux pour toi, dit-il.

— Non, il sera préférable que Magdeleine t’accompagne, répondit le jeune homme en s’en allant.

Jules accompagna son ami chez un marchand de blé de sa connaissance ; là, Pamphile remplit les sacs de blé, remit un petit paquet à Magdeleine, chargea son lourd fardeau sur ses épaules, dit adieu à Jules et s’éloigna avec la jeune fille. Au coin de la rue, Pamphile se retourna, salua amicalement son ami puis avec un sourire joyeux dit quelques mots à Magdeleine, et ils s’éloignèrent ensemble.

« Oui, j’aurais mieux fait d’aller avec eux », se dit Jules, Et deux tableaux se dessinaient dans son imagination ; tantôt il voyait le robuste Pam-