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XXV

LES AMIS DE VOLODIA


Bien que dans la société des connaissances de Volodia, je jouasse un rôle qui blessait mon amour-propre, j’aimais à être dans sa chambre quand il y avait du monde chez lui, et à observer en silence tout ce qui s’y passait. Plus souvent que les autres, venaient chez Volodia l’aide de camp Doubkov et un étudiant, le prince Nekhludov. Doubkov était un petit brun sanguin, qui n’était déjà plus de la première jeunesse ; bien qu’ayant les jambes courtes, il n’était pas mal de sa personne, et il était toujours gai. C’était une de ces personnes bornées qui sont surtout agréables par cela même qu’elles sont bornées, qui ne peuvent voir les choses de divers côtés et qui sont toujours enthousiastes. Les raisonnements de tels hommes sont toujours très étroits et erronés, mais eux-mêmes sont toujours sincères et satisfaits. Même leur égoïsme