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maîtresse aimée il ne lui reste plus qu’à mourir.

Je répète de nouveau qu’en matière de sentiments, l’invraisemblable est le plus sûr indice de la vérité.

Grand’mère n’est plus, mais son souvenir et divers commentaires sur elle vivent dans notre maison. Ces commentaires se rapportent principalement au testament qu’elle a fait avant le dénouement et que personne ne connaît sauf son exécuteur testamentaire, le prince Ivan Ivanovitch. Parmi les domestiques de grand’mère je remarque une certaine émotion et souvent j’entends des racontars : à qui iront-ils ? et j’avoue, que malgré moi, je pense avec joie que nous recevrons l’héritage.

Au bout de six semaines, Nikolaï, la gazette ordinaire des nouvelles de notre maison, me raconta que grand’mère avait laissé tous ses biens immeubles à Lubotchka, en lui donnant pour tuteur jusqu’à son mariage, non papa, mais le prince Ivan Ivanovitch.