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XXIII

GRAND’MÈRE


Grand’mère devient plus faible de jour en jour ; la sonnette, la voix de la grondeuse Gacha, et le claquement des portes se font entendre plus fréquemment dans sa chambre ; elle ne reçoit déjà plus dans le cabinet, dans son voltaire, mais dans sa chambre à coucher, dans un lit très haut, avec quantité de coussins ornés de dentelles. En lui disant bonjour, je remarque à sa main un gonflement jaunâtre, et dans la chambre est répandue une odeur lourde que j’ai sentie il y a cinq ans, dans la chambre de maman. Le docteur vient chez elle trois fois par jour et il y a eu déjà quelques consultations. Mais son caractère, ses allures hautaines et sans gêne avec tous les familiers, et sur-