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les retenait et éclatèrent en un courant terrible.

C’est ainsi que vous obéissez à votre seconde mère, c’est ainsi que vous reconnaissez ses bontés, — dit Saint-Jérôme d’une voix tragique, — à genoux.

— Mon Dieu, si elle voyait cela ! — fit grand’mère en se détournant de moi pour essuyer les larmes qui se montraient. — Si elle voyait… tout est pour le mieux. Oui, elle ne supporterait pas cette douleur, elle ne la supporterait pas.

Et grand’mère pleura de plus en plus fort. Je pleurais aussi, mais ne songeais même pas à demander pardon.

Tranquillisez-vous, au nom du ciel, madame la comtesse, — dit Saint-Jérôme.

Ma grand’mère ne l’écoutait déjà plus, elle cachait son visage dans ses mains, et ses sanglots se transformèrent bientôt en hoquets nerveux. Dans la chambre, avec des visages effrayés, Mimi et Gacha accoururent, une odeur de sels se répandit dans toute la maison, subitement s’entendirent des bruits de pas et des chuchotements.

— Admirez votre œuvre, — dit Saint-Jérôme en me ramenant en haut.

« Mon Dieu, qu’ai-je fait ? Quel horrible criminel je suis ! »

Aussitôt que Saint-Jérôme, après m’avoir dit d’aller dans ma chambre, descendit en bas, moi, sans me rendre compte de ce que je faisais, je cou-