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XVI

APRÈS LA PEINE VIENT LE PLAISIR


Je passai la nuit dans le cabinet noir et personne ne vint près de moi, mais le jour suivant, c’est-à-dire le dimanche, on me conduisit dans la petite chambre près de la salle de classe, et l’on m’enferma de nouveau. Je me pris à espérer que la punition se bornerait à la réclusion, et mes pensées, sous l’influence d’un bon sommeil réparateur, du clair soleil dont les rayons jouaient sur les dessins des vitres, et du bruit ordinaire du jour, dans la rue, commencèrent à se tranquilliser. Mais cependant, l’isolement m’était pénible : je voulais me mouvoir, raconter à quelqu’un tout ce que j’avais sur l’âme, et autour de moi il n’y avait aucune créature vivante. Cette situation était d’autant plus désagréable que, malgré toute l’humeur que j’en éprouvais, je ne pouvais ne pas entendre