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X

SUITE


« Depuis neuf ans je n’avais pas vu maman, et j’ignorais si elle vivait ou si elle gisait déjà dans la terre humide. Je suis allé dans mon pays. En arrivant à la ville, je demandai où habitait Gustave Mayer, jadis fermier du comte Sommersblatt ; et l’on me dit : « Le comte Sommersblatt est mort et Gustave Mayer demeure maintenant dans une grande rue et tient un débit de liqueurs. » Je mis un gilet neuf, une bonne redingote — cadeau du fabricant — et je me rendis au débit de liqueurs de mon papa. Ma sœur Mariechen était assise dans la boutique et me demanda ce que je voulais ? Je dis : « Peut-on boire un petit verre de liqueur ? » Et elle appella : « Vater ! un grand jeune homme demande un petit verre de liqueur. » Et le père répondit : « Donne un petit verre de liqueur à ce jeune homme » Je m’assis près de la petite table, je bus un petit verre de liqueur, je fumai une pipe et regardai papa, Mariechen et Johann, qui était