» Sous Wagram, Napoléon nous enferma dans une île et nous entoura si bien qu’il n’y avait aucun moyen de salut. Pendant trois jours nous restâmes sans vivres et nous étions dans l’eau jusqu’aux genoux. Le brigand Napoléon ne nous prenait pas et ne nous laissait pas ! Und der Bösewitch Napoleon wollte uns nicht gefangen nehmen und auch nicht freilassen !
» Le quatrième jour, grâce à Dieu, on nous fit prisonniers, et on nous conduisit dans une forteresse. J’avais un pantalon bleu, un uniforme de bon drap, quinze thalers d’argent, et une montre d’argent, — cadeau de papa. Le Soldat français me prit tout. Pour mon bonheur, trois louis que ma mère m’avait donnés étaient cousus dans ma flanelle, personne ne les trouva.
» Je ne voulais pas rester longtemps dans la forteresse et me décidai à fuir. Un jour de grande fête, je dis au sergent de garde : « Monsieur le sergent, aujourd’hui, c’est grande fête et je veux la célébrer, apportez, je vous prie deux bouteilles de madère et nous les boirons ensemble. » Et le sergent dit : « Bon. » Quand le sergent apporta le madère et que nous eûmes bu un petit verre, je lui pris la main et lui dis : « Monsieur le sergent, vous avez peut-être, vous aussi, un père et une mère ? » Il répondit : « Oui, monsieur Mayer. » — « Mon père et ma mère, — dis-je, — ne m’ont pas vu depuis huit ans, ils ne savent pas si je suis