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IX

SUITE


« C’était alors un temps terrible, Nikolenka — continua Karl Ivanovitch. — Il y avait Napoléon. Il voulait conquérir l’Allemagne, et nous avons défendu notre patrie jusqu’à la dernière goutte de notre sang ! Und wir vertheidigten unser Vaterland bis auf den lezten Tropfen Blut !

» Je fus à Ulm, à Austerlitz ! Je fus sous Wagram ! Ich war bei Wagram ! »

— Vous êtes-vous battu aussi ? — fis-je avec étonnement en le regardant. — Est-ce que vous avez tué des hommes ?

Karl Ivanovitch me rassura bientôt à ce sujet.

« Une fois, un grenadier français, resté en arrière des siens, tomba sur la route. J’accourus avec un fusil et je voulus le percer, Aber der Franzose warf sein Gewehr und rief, pardon[1], et je le laissai !

  1. Mais le Français jeta son fusil et demanda grâce.