excellence celle de la religion, de la philosophie, du publicisme.
On peut en outre faire ressortir des différences encore plus profondes et plus essentielles, quant au contenu, entre les œuvres de ces deux périodes.
Malgré la diversité des images artistiques et la profondeur de la pensée qui caractérisent les œuvres tolstoïennes du premier groupe, le lecteur n’y trouvera ni une conception nette du monde, ni un type parfait exprimant l’un ou l’autre la conviction de l’auteur. Toutes les œuvres de cette période sont pénétrées de l’esprit d’analyse, de la recherche de la vérité. Les types qui s’y rencontrent n’expriment qu’un des côtés de la conception, encore incertaine, que l’auteur a du monde, et, avec intention, il y fait polémiquer ses héros comme pour chercher à tirer lui-même une conséquence de ces chocs d’opinions, ou pour laisser aux lecteurs la liberté de le faire. Tels sont les types d’Irteniev et de Nekhludov dans l’Enfance, l’Adolescence, la Jeunesse ; tels sont Pierre et le prince André dans Guerre et Paix. Ailleurs on trouve déjà des types sceptiques qui portent en eux-mêmes cette dualité ; par exemple Olénine, dans Les Cosaques, le frère de Levine dans Anna Karénine, etc.
Dans les œuvres de cette période, nous ne rencontrons pas la critique sévère de l’ordre de choses exis-