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sens, je sais — parce qu’il a plu à Dieu de me le faire comprendre — qu’il ne me reste que peu de temps à vivre.

» Mon amour pour toi et les enfants finira-t-il avec ma vie ? J’ai compris que c’est impossible. Je le sens trop fortement en ce moment même, pour penser que cet amour, sans lequel je ne puis comprendre l’existence, pourra jamais disparaître. Mon âme ne peut exister sans l’amour pour vous et je sais qu’elle vivra éternellement, car un amour comme le mien ne pouvait naître s’il était destiné à s’évanouir.

» Je ne serai pas avec vous, mais je suis fermement convaincue que mon amour ne vous abandonnera jamais, et cette idée est si douce à mon cœur, que tranquillement et sans peur, j’attends l’approche de la mort.

» Je suis tranquille, et Dieu sait que j’ai toujours regardé et regarde la mort comme le passage à une vie meilleure. Mais pourquoi les larmes m’étouffent-elles ? Pourquoi priver les enfants de leur mère bien-aimée ! Pourquoi te porter un coup si cruel, si inattendu ? Pourquoi faut-il que je meure quand votre amour faisait ma vie infiniment heureuse ?

» Que sa sainte volonté soit faite !

» Les larmes m’empêchent de continuer. Peut-être ne te verrai-je plus, je te remercie donc, mon précieux ami, pour tout le bonheur que tu m’as