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lisse. — Maintenant c’est très bien et n’y touchez plus… Eh bien ! et vous, Nikolenka, — ajouta-t-il en se levant et en continuant à regarder le Turc, — dites-nous enfin votre secret ; qu’offrirez-vous à votre grand’mère ? Vraiment, ce serait mieux de dessiner aussi une petite tête. Au revoir, messieurs ! — dit-il ; et prenant son chapeau et son cachet, il sortit.

En ce moment, je pensai aussi qu’une tête serait mieux que ce que je préparais. Quand on nous prévint que la fête de grand’maman était proche et qu’il nous fallait préparer pour ce jour un cadeau, il me vint l’idée de lui écrire des vers à cette occasion, et aussitôt, je trouvai deux vers rimés, et crus que le reste viendrait aussi vite. Je ne comprends pas du tout pourquoi m’était venue une idée si étrange pour un enfant, mais je me souviens que cette idée me charma et qu’à toutes les questions qu’on me posa à ce sujet, je répondis que j’offrirais sûrement un cadeau à grand’mère, mais que je ne dirais à personne en quoi il consisterait.

Contre mon espoir, il arriva qu’après les deux vers que j’avais composés au moment de l’inspiration, malgré tous mes efforts, je n’en pus trouver davantage. Je me mis à lire les vers qui étaient dans nos livres, mais ni Dmitriev, ni Derjavine ne m’aidaient, au contraire, ils me confirmaient encore plus dans mon incapacité. Sachant que Karl Ivano-