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contre elle. Je ne pouvais être éloquent et cependant, de bonne foi, je ne pouvais communiquer mes doutes aux frères et aux grands-maîtres. Grand architecte de la nature, aide-moi à trouver les vraies voies qui conduisent hors du labyrinthe du mensonge ! »

Trois pages plus loin, se trouvait dans le journal le passage suivant :

« J’ai eu une très longue conversation instructive, en tête-à-tête avec le frère B… qui m’a conseillé de me garder du frère A… Il m’a révélé beaucoup de choses, bien que je n’en fusse pas digne, Adonaï est le nom de celui qui a créé le monde ; Eloïm le nom de celui qui gouverne tout ; son troisième nom, celui qu’on ne peut prononcer, a la signification de Tout. Les conversations avec le frère B… fortifient, rassérènent et me poussent dans la voie de la vertu. Devant lui, il n’y a pas de place au doute. Je vois clairement la pauvreté doctrinale des sciences sociales en comparaison avec notre doctrine sainte qui embrasse tout. Les sciences humaines divisent tout pour comprendre ; tuent tout pour étudier. Dans la science sainte de l’ordre tout est unifié, tous la comprennent dans sa totalité et dans la vie. La trinité : trois commencements des choses — le soufre, le mercure et le sel. Le soufre a la qualité de l’huile et du feu ; uni au sel il excite et éveille le désir, par lequel le mercure l’attire et le retient ; ensemble ils produisent