jambe contre l’autre. Tout le monde applaudissait et criait bravo ! Ensuite un homme sortit d’un coin, près de l’orchestre, les cymbales et les trompettes jouèrent plus haut, et cet homme aux jambes nues se mit à bondir très haut en frappant des jambes. (C’était Duport, qui recevait soixante mille roubles par an pour cet art.) Tous à l’orchestre, dans les loges et les galeries se mirent à applaudir et à crier de toutes leurs forces. L’homme s’arrêta, se mit à sourire et à saluer de tous côtés. Ensuite, des hommes et des femmes aux jambes nues dansèrent encore ensemble, ensuite, de nouveau, une voix cria quelque chose, et tous se mirent à chanter. Mais tout à coup, on entendit les trompettes, la gamme chromatique et l’accord de septième mineure, et tous coururent et de nouveau traînèrent dans les coulisses une des personnes présentes, et le rideau se baissa. De nouveau, parmi les spectateurs, de formidables applaudissements et des cris enthousiastes se firent entendre, et l’on se mit à crier : Duport ! Duport ! Duport !
Natacha ne trouvait plus cela étrange. Avec plaisir, en souriant gaiement, elle regardait autour d’elle.
— N’est-ce pas qu’il est admirable, Duport ? lui dit Hélène.
— Oh ! oui, répondit Natacha.