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III

En 1811 vivait à Moscou un médecin français qui était devenu rapidement à la mode. Il était de grande taille, beau, charmant comme un Français, et, comme on disait à Moscou, médecin d’un talent extraordinaire. Il s’appelait Métivier. Il était reçu dans la haute société, non comme médecin, mais en égal. Le prince Nicolas Andréiévitch, qui se moquait des médecins, les derniers temps, sur le conseil de mademoiselle Bourienne, s’était adressé à lui et s’y était habitué. Métivier venait deux fois par semaine chez le prince.

Au jour de la Saint-Nicolas, fête du prince, tout Moscou était près du perron de sa demeure, mais il avait ordonné de ne recevoir personne, et seuls quelques privilégiés, dont il avait remis la liste à la princesse Marie, devaient être invités à dîner.

Métivier qui vint le matin, comme docteur, trouva convenable de forcer la consigne, comme