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ce qui est jugé mauvais dans le régiment de Pavlograd ; est-on envoyé, il faut faire tout ce qui est nettement et clairement ordonné, et tout va bien.

Quand Rostov se retrouva dans ces conditions définies de la vie du régiment, il éprouva une satisfaction et un plaisir semblables à ceux qu’éprouve un homme fatigué qui prend du repos. La vie du régiment était d’autant plus agréable à Rostov qu’après sa perte avec Dolokhov (acte que malgré toutes les consolations de ses parents, il ne pouvait se pardonner) il se décidait à servir, non comme auparavant, mais, pour effacer cette faute, à servir bien et à être bon et admiré de ses camarades et de ses chefs, c’est-à-dire être un brave homme, ce qui était si difficile dans le monde et si facile au régiment.

Rostov, depuis sa perte au jeu, avait décidé qu’en cinq ans il rembourserait sa dette aux parents. On lui envoyait dix mille roubles par an, il décidait de n’en dépenser que deux mille et de laisser le reste à ses parents pour payer sa dette.




Notre armée, après plusieurs retraites, attaques et batailles près de Poulstoük, Pressisch-Eylau, se concentrait près de Bartenstein. On attendait l’arrivée de l’Empereur à l’armée et le commencement d’une nouvelle campagne.

Le régiment de Pavlograd, qui se trouvait dans