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discuterai encore. Aime ma sotte, la princesse Marie, cria-t-il à Pierre, à travers la porte.

Pierre, maintenant seulement, à Lissia Gorï, appréciait toute la force et le charme de son amitié avec le prince André. Ce charme ne s’exprimait pas tant dans les relations envers lui-même que dans celles envers les parents et les familiers. Pierre se sentait tout à coup un vieil ami du vieux et sévère prince et de la douce et timide princesse Marie, bien qu’il les connût à peine. Tous l’aimaient déjà. Non seulement la princesse Marie, séduite, par sa douceur envers les pèlerines le regardait de ses yeux les plus brillants, mais même le petit prince Nicolas, comme l’appelait le grand-père, souriait à Pierre et venait dans ses bras. Mikhaël Ivanitch et mademoiselle Bourienne le regardaient avec un sourire joyeux pendant qu’il causait au vieux prince.

Le vieux prince vint souper. Évidemment c’était pour Pierre. Pendant les deux jours que Pierre demeura à Lissia Gorï, il resta très affectueux avec lui et l’invita à venir chez lui.

Après le départ de Pierre, quand tous les membres de la famille se trouvèrent réunis et se mirent à le juger, comme il arrive toujours après le départ d’un nouvel hôte, chose rare, tous dirent du bien de lui.