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novna était une sage-femme de la ville voisine, qui depuis deux semaines habitait Lissia Gorï).

— En effet, — dit la princesse Marie, — c’est peut-être utile. J’irai. Courage, mon ange ! Elle embrassait Lise et voulait sortir de la chambre.

— Ah non ! non ! — Outre la pâleur due à la souffrance physique, une peur enfantine des douleurs inévitables s’exprimait sur le visage de la petite princesse.

Non, c’est l’estomac… dites que c’est l’estomac, dites, marie, dites. — Et la petite princesse pleurait comme un enfant qui souffre, capricieusement, et même avec un peu d’exagération, et elle joignait ses mains en faisant craquer ses doigts. La princesse sortit de la chambre pour quérir Marie Bogdanovna.

Mon Dieu ! mon Dieu ! Oh !…, entendait-elle pendant qu’elle s’éloignait.

En frottant ses mains blanches et grasses, avec un visage grave et calme, la sage-femme marchait déjà à sa rencontre.

— Marie Bogdanovna, il me semble que c’est commencé, dit la princesse Marie en regardant la sage-femme avec des yeux agrandis par l’effroi.

— Eh bien, Dieu soit loué, princesse — dit Marie Bogdanovna sans se hâter. — Vous, une jeune fille, vous n’avez pas besoin de savoir cela.

— Mais comment faire, le docteur de Moscou n’est pas encore arrivé — dit la princesse (selon