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— Je ne veux épouser personne, je le lui dirai quand je le verrai.

— Vraiment !

— Mais tout cela ne signifie rien, bavardait encore Natacha. — Et Denissov, est-il bon ? demanda-t-elle.

— Oui.

— Eh bien, adieu, habille-toi. Il n’est pas effrayant ton Denissov ?

— Pourquoi ? demanda Nicolas. Non, Vaska est très bon ?

— Tu l’appelles Vaska, c’est drôle. Alors, il est vraiment très bon ?

— Oui, très bon.

— Eh bien ! dépêche-toi de venir prendre du thé, nous le prendrons tous ensemble.

Natacha se leva sur les pointes et sortit de la chambre comme le font les danseuses, mais en souriant comme sourient seulement les heureuses fillettes de quinze ans.

En se rencontrant avec Sonia au salon, Rostov rougit. Il ne savait comment se tenir avec elle. Hier ils s’étaient embrassés au premier moment, dans la joie du revoir, mais aujourd’hui, il sentait qu’il ne pouvait faire cela. Il sentait que tous, sa mère et ses sœurs, le regardaient d’un air interrogateur et se demandaient comment il allait être envers elle. Il lui baisa la main et lui dit : Vous, Sonia mais leurs yeux en se rencontrant dirent toi et