Nekhludov — visite ses paysans. Le lecteur le suit, minute par minute, dans cette poignante inspection, dans cette reconnaissance à travers les misères et les souffrances des esclaves russes.
Les Cosaques (1852) sont à coup sûr une des œuvres les plus parfaites du grand écrivain. Dans cette admirable et fidèle peinture de la vie des Cosaques, au Caucase, il y a une puissance d’évocation qui se joint à un intérêt sans cesse accru. C’est aussi en même temps qu’un tableau exact, une étude de caractères, de types, comme la littérature contemporaine en offre, croyons-nous, peu d’exemples.
Les deux nouvelles : L’Incursion (1852) et la Coupe en forêt (1854-1855), sont des descriptions de la vie militaire en campagne où, grâce à l’observation des détails terribles se mêlant aux détails piquants, l’auteur atteint à une intense réalité.
La traduction de M. Bienstock rend tout le charme et toutes les intentions littéraires de ces trois œuvres magistrales.
Sébastopol est une suite de récits dont la lecture à l’époque fit sensation. C’est à coup sûr la description la plus exacte et la plus passionnante des épisodes sanglants d’une terrible guerre. Aucun détail n’est oublié : c’est d’un réalisme parfait ; et rien, notamment, n’est plus saisissant que le contraste entre la beauté des choses, des paysages, de la mer si puissamment évoquée par la plume de Tolstoï, et la fureur des hommes s’entre-déchirant, dans le grondement ininterrompu du canon crachant la mort.
Nous attirons l’attention du lecteur sur la préface inédite. C’est un complément très important de Sébastopol, absolument inédit jusqu’à présent, que Tolstoï n’avait jamais laissé publier et qui paraît ici pour la première fois.
Deux charmantes nouvelles : Une rencontre au Détachement, et Deux Hussards, complètent ce volume.
Le Journal d’un marqueur de billard et le récit intitulé Albert sont deux études prises sur le vif dans le monde de Saint-Pétersbourg. La première est