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d’énormes masses de Français s’avançaient par la plaine, que le régiment était dispersé et reculait vers les grenadiers de Kiev. Le prince Bagration inclina la tête en signe d’approbation et de consentement.

Il se dirigea au pas vers la droite et envoya l’aide de camp aux dragons avec l’ordre d’attaquer les Français. Mais l’aide de camp envoyé là-bas revenait au bout d’une demi-heure et annonçait que le commandant du régiment des dragons avait déjà reculé derrière le ravin, car une terrible canonnade était dirigée contre lui et il perdait en vain des soldats ; c’est pourquoi il avait donné l’ordre aux tirailleurs de descendre de cheval et de s’enfuir dans la forêt.

— Bon ! — dit Bagration. Pendant qu’ils s’éloignaient de la batterie vers la gauche, des coups résonnaient aussi dans la forêt et, comme la distance jusqu’au flanc gauche était trop grande pour qu’il réussît à arriver à temps, le prince Bagration y envoya Jerkov pour dire au général en chef, celui même qui à Braunau, présentait le régiment à Koutouzov, de reculer le plus rapidement possible derrière le ravin, puisque le flanc droit ne pourrait sans doute retenir longtemps l’ennemi. Et l’on oublia Touchine et le bataillon qui le couvrait. Le prince André écoutait très attentivement les conversations du prince Bagration avec les chefs et les ordres qu’il donnait, et, à son