Le 1er novembre Koutouzov reçut d’un de ses éclaireurs un rapport d’après lequel l’armée qu’il commandait était dans une situation presque désespérée. L’éclaireur rapportait que les Français, avec des forces énormes, ayant traversé le pont de Vienne, se dirigeaient sur la ligne de communication de Koutouzov avec les troupes venant de Russie. Si Koutouzov restait à Krems, alors les cent cinquante mille hommes de l’armée de Napoléon lui fermeraient toute issue, entoureraient son armée fatiguée, forte de quarante mille hommes, et il se trouverait dans la situation de Mack sous Ulm. Si Koutouzov se décidait à abandonner la ligne de communication avec les troupes venant de Russie, il devait entrer, sans connaître la route, dans le pays inconnu des montagnes de Bohême et, en se défendant contre un ennemi de beaucoup supérieur en nombre, abandonner tout espoir de