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— Oui, il a le droit de parler si tranquillement de la perte de ces hommes, pensa Bolkonskï.

— C’est précisément pourquoi je vous demande de m’envoyer dans ce détachement, — dit-il.

Koutouzov ne répondit pas. Il paraissait avoir oublié déjà ce qu’il venait de dire et se tenait pensif. Au bout de cinq minutes, en se balançant sur les ressorts souples de la voiture, Koutouzov s’adressa au prince André. Sur son visage nulle trace d’émotion. Avec une fine ironie il questionna en détails le prince André sur son entrevue avec l’Empereur, sur les opinions entendues à la cour à propos de l’affaire de Krems et sur quelques connaissances communes.