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— Où donc est le quartier général ?

— Nous passons la nuit à Znaïm.

— Et moi, — dit Nesvitzkï — j’ai chargé tout ce qu’il me faut sur deux chevaux et l’on m’a fait de magnifiques paquets. On peut s’enfuir même à travers les montagnes de la Bohème. Ça va mal, mon cher. Mais qu’as-tu ? Tu es sans doute malade pour trembler ainsi ? — demanda Nesvitzkï en remarquant que le prince André tremblait comme s’il eût touché une bouteille de Leyde.

— Ce n’est rien, — répondit le prince André. Il se rappelait à ce moment son altercation avec l’officier à cause de la femme du médecin.

— Que fait ici le commandant en chef ? — demanda-t-il.

— Je n’y comprends rien, — dit Nesvitzkï.

— Je comprends une seule chose, que tout est lâche ! lâche ! lâche ! — fit le prince André, et il s’en alla à la maison où logeait le commandant en chef.

Passant devant toute la suite et devant les Cosaques qui parlaient entre eux à voix haute, le prince André entra dans le vestibule de la chaumière où se trouvait Koutouzov.

Comme on l’avait dit au prince André, Koutouzov, se trouvait là avec le prince Bagration et Weirother. Weirother était le général autrichien qui remplaçait Schmidt tué. Dans le vestibule, le petit Koslovskï était assis sur ses talons devant le