nement aussi grave que l’occupation de la capitale de l’Autriche. — Comment Vienne est-elle prise ? Et le pont ? et la fameuse tête du pont ? et le prince Auersperg ? Le bruit courait parmi nous que le prince Auersperg défendait Vienne, — dit-il.
— Le prince Auersperg se trouve de notre côté, et nous défend ; je pense qu’il nous défendra très mal, mais enfin il nous défend. Et Vienne se trouve de l’autre côté. Non, le pont n’est pas encore pris et j’espère qu’il ne le sera pas parce qu’il est miné et qu’ordre est donné de le faire sauter. Au cas contraire nous serions depuis longtemps déjà dans les monts de la Bohème et vous et votre armée passeriez un mauvais quart d’heure entre deux feux.
— Mais cela ne signifie pas cependant que la campagne est terminée, — dit le prince André.
— Et moi je pense qu’elle est terminée ; c’est aussi l’opinion des gros bonnets, mais ils ne l’avouent pas. Il arrivera ce que j’ai prédit au début de la campagne, que ce n’est pas votre échauffourée de durenstein, et en général la poudre, qui décidera l’affaire, mais ceux qui l’ont inventée — dit Bilibine répétant un de ses mots, et il s’arrêta en déplissant son front. — La question est seulement de savoir ce qui résultera de l’entrevue à Berlin de l’empereur Alexandre avec le roi de Prusse. Si la Prusse entre dans l’alliance, on forcera la main à l’Autriche, ce sera la guerre, alors il ne s’agit que