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par en bas, comme pour éprouver sa résistance.

Courage, courage, mon ami. Il a demandé à vous voir. C’est bien…

Et il voulut s’éloigner. Mais Pierre crut nécessaire de l’interroger.

— Comment la santé…

Il s’arrêta, ne sachant pas s’il devait dire du mourant, le comte ou mon père, et pris de honte.

Il a eu encore un coup, il y a une demi-heure. Encore une attaque. Courage, mon ami…

Pierre avait les idées si embrouillées qu’au mot attaque, il se présenta le coup d’un corps quelconque, et regarda avec étonnement le prince Vassili ; il comprit seulement après que l’attaque c’était la maladie.

Le prince Vassili alla dire quelques mots à Lorrain et franchit la porte sur la pointe du pied. Cette marche ne lui était pas aisée, il sautait gauchement de tout son corps. Derrière lui, passait la princesse aînée ; ensuite le clergé, les chantres, les domestiques, franchirent aussi la porte. Derrière cette porte on entendit un mouvement, et enfin, toujours avec le même visage pâle, mais ferme dans l’accomplissement de son devoir, sortit Anna Mikhaïlovna, qui touchant la main de Pierre, lui dit :

La bonté divine est inépuisable. C’est la cérémonie de l’extrême-onction qui va commencer. Venez.