Pendant que dans le salon des Rostov on dansait la sixième anglaise aux sons d’un orchestre qui jouait faux par suite de la fatigue des musiciens, et que les domestiques préparaient le souper, le comte Bezoukhov avait sa sixième attaque. Les docteurs déclarèrent n’avoir nul espoir de guérison. On lut au malade les prières de la confession, on l’administra, on fit les préparatifs pour l’extrême-onction, et dans la maison, régnaient le pêle-mêle et l’agitation qui se produisent toujours en de pareils moments. En dehors de la maison, derrière les portes cochères se heurtaient, en se cachant derrière les équipages qui arrivaient, les employés des pompes funèbres, avec l’espoir d’une riche commande.
Le général gouverneur de Moscou, qui envoyait sans cesse ses aides de camp pour s’informer de la santé du comte, ce soir vint en personne dire adieu