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personne. À la main, elle avait un éventail qu’une demoiselle lui avait donné à tenir ; et prenant la pose la plus mondaine (Dieu sait où et quand elle avait appris cela), elle s’éventait et souriait en jouant de l’éventail, et causait à son danseur.

— Comme elle est, comme elle est, regarde, dit la comtesse en traversant la salle et en montrant Natacha. Natacha rougit et rit.

— Eh bien maman ? qu’est-ce qui vous amuse, qu’y a-t-il ici d’étonnant ?




Au milieu de la troisième écossaise, les chaises se remuèrent dans le salon où jouait le comte, et Maria Dmitrievna et la plupart des hôtes importants et des vieillards, en s’étirant, après avoir été assis longtemps, et en mettant dans les poches les portefeuilles et les bourses, pénétrèrent dans la salle. En tête marchaient Maria Dmitrievna et le comte, tous deux avec des visages gais. Le comte, avec une politesse plaisante, comme au ballet, arrondit son bras pour l’offrir à Maria Dmitrievna. Il se redressa, son visage s’éclaira d’un sourire particulier, fin et brave, et, dès que fut terminée la dernière figure de l’écossaise, il frappa des mains aux musiciens et cria dans la direction de l’orchestre en s’adressant au premier violon :

— « Sémion ! Danielo Cooper, tu sais ?