— Nicolas part dans une semaine. Son… ordre… est déjà… prêt… il me l’a dit lui-même. Cependant je ne pleurerais pas (elle montra un petit billet qu’elle tenait à la main, c’étaient des vers écrits par Nicolas). Je ne pleurerais pas… mais tu ne peux pas… personne ne peut comprendre quelle… quelle âme il a… Et à cause de l’âme si bonne, elle pleura de nouveau.
— Toi, tu es heureuse… Je ne t’envie pas… Je t’aime et j’aime aussi Boris, fit-elle en retrouvant des forces, il est charmant… pour vous il n’y a pas d’obstacles. Et Nicolas est mon cousin… il est nécessaire que le Métropolite lui-même… et même avec cela c’est impossible. El après, si maman (Sonia considérait la comtesse comme sa mère et l’appelait maman)… Elle dira que je gâte la carrière de Nicolas, que je suis égoïste… que je n’ai pas de cœur, et moi, vraiment… Je jure (elle se signa), je l’aime tant, maman et vous tous ; seulement ; seulement Véra… pourquoi, que lui ai-je fait ? Je suis si reconnaissante à vous tous, que je serais heureuse de sacrifier tout, mais je n’ai rien…
Sonia ne pouvait plus parler et de nouveau cachait sa tête dans ses mains et dans l’édredon. Natacha se mit à la tranquilliser, mais à l’expression de son visage, on voyait qu’elle comprenait toute l’étendue de la douleur de son amie.
— Sonia ! dit-elle tout à coup, comme devinant