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quelque chose, et la fauvette perchée sur l’une des branches, voleta deux fois en sifflant, et, en agitant sa petite queue, s’installa sur un autre arbre.

En bas, la hache craquait de plus en plus sourdement. De gros copeaux blancs tombaient sur l’herbe humide de rosée ; un craquement léger accompagnait le coup. L’arbre vacillant tout entier se penchait vivement, se redressait en ébranlant profondément ses racines. Pour un moment, tout était calme, mais de nouveau l’arbre se courbait, sa tige craquait, et, brisant ses branches et ses feuilles, son sommet touchait le sol humide.

Les sons de la hache et des pas se turent. La fauvette, en sifflant, sauta plus haut, la petite branche qu’elle accrocha avec ses ailes se balança un moment et s’arrêta, comme les autres, avec toutes ses feuilles. Les arbres avec leurs branches immobiles se dressaient encore plus joyeux sur l’espace élargi.

Les premiers rayons du soleil, en perçant les nuages transparents, brillaient sur le ciel et se dispersaient sur la terre et le ciel. Le brouillard, par ondes, commençait à glisser dans les ravins. La rosée brillait en se jouant dans la verdure ; de petits nuages blancs, transparents, blanchissaient et couraient sur la voûte bleue. Les oiseaux s’ébattaient dans le fourré et comme éperdus gazouillaient quelque chose d’heureux. Les feuilles lui-