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ce qui explique ce fait que beaucoup des Décembristes étaient catholiques.

Si tout cela était importé, si ce n’était pas né sur un terrain purement russe, Léon Nikolaievitch n’y pouvait sympathiser[1]. »

Serguéienko, dans son livre sur Tolstoï, constate la même chose :

« L’une des personnes présentes ayant entendu dire que Tolstoï allait reprendre les Décembristes, l’interrogea à ce sujet.

— Non, j’ai laissé ce travail pour toujours, — répondit sans empressement Tolstoï.

Et après un silence :

— … Parce que je n’y trouve pas ce que j’y cherchais, c’est-à dire l’intérêt humain. Toute cette affaire n’avait pas de racines, — ajouta-t-il avec une nuance d’effort dans la voix et pour effacer la gêne du silence.

Il n’aime pas qu’on l’interroge sur ses plans[2]. »

Sur l’étude que fit Tolstoï de cette époque, nous avons aussi les données d’un décembriste, M. I. Mouraviev-Apostol, à qui Léon Nikolaievitch s’adressa pour se renseigner.

Le biographe de Mouraviev dit :

« Quand, il y a quelques années, le comte Tolstoï se proposait d’écrire un roman sur les décem-

  1. S. Bers. Souvenirs sur Tolstoï, page 47.
  2. Sergueienko. Comment vit et travaille Tolstoï, page 12.