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d’enfants, de vieux et de jeunes domestiques, et prièrent en tournant leurs regards vers le coin saint. La blanchisseuse et la femme de chambre de la vieille dame reconnurent aussitôt la femme du diacre. Elles l’entourèrent en l’accablant de questions. On lui prit son sac, on l’installa devant la table et on lui offrit à manger. Cependant, Tikhonovna, se signant devant les icônes et saluant tout le monde, était debout près de la porte et attendait l’invitation.

Près de la porte et de la première fenêtre, un vieillard, assis, cousait des bottes.

— Assieds-toi, grand’mère. Pourquoi restes-tu debout ? Assieds-toi. Ôte ton sac, — dit-il.

— On ne peut pas se retourner comme ça ; où s’asseoir ? Conduis-la dans l’izba des ouvriers ; — dit quelqu’un.

— En voilà une dame de Chalmet, — fit un jeune valet en montrant les petits coqs dans le dos du touloupe de Tikhonovna. — Et quels bas ! quels souliers !

Il montrait les lapti, une nouveauté pour Moscou.

— Tu en auras de pareils, Paracha.

— Eh bien ! s’il faut y aller, allons. Viens, je te conduirai. — Et le vieux, posant son alène, se leva.

Mais apercevant une fillette, il lui cria de conduire la vieille dans l’autre izba.