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quillement devant elle en attendant le portier qui s’approchait.

— Que voulez-vous ? — demanda-t-il.

— Ne m’as-tu pas reconnue, mon cher ! Tu es Egor, n’est ce pas ? — dit la femme du diacre. — Nous avons été voir les reliques et maintenant nous venons chez Son Excellence.

— D’Izlegostchi ? — demanda le portier. — Vous êtes la femme du vieux diacre ? Comment donc. Bien, bien. Entrez dans l’izba. Chez nous on reçoit, on ne refuse personne. Et celle-ci qui est-ce ? — Il désignait Tikhonovna.

— Aussi d’Izlegostchi, la femme de Guerassime, Fadéiéva.

— Tu connais, je pense ? répondit Tikhonovna. Je viens aussi d’Izlegostchi.

— Ah oui ! Mais quoi, on dit qu’on a mis le vôtre en prison !

Tikhonovna ne répondit rien, elle soupira seulement, et d’un mouvement brusque ajusta sur son dos son sac et sa pelisse.

La femme du diacre demanda si la vieille dame était à la maison. Sur la réponse affirmative elle pria de les annoncer. Puis elle s’informa de son fils qui, par la bonté du prince, était fonctionnaire à Pétersbourg. Le portier ne savait rien. Il les conduisit dans l’izba des domestiques, en passant sur les planches placées dans la cour. Les vieilles entrèrent dans l’izba pleine de gens, de femmes,