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théqués, et il avait beaucoup de dettes. Ce jugement le ruinait ainsi que toute sa nombreuse famille. Il avait un fils et cinq filles. Il se ressaisit quand il était déjà tard pour faire des démarches au Sénat.

Selon Ilia Mitrofanov il n’y avait qu’un moyen de salut : donner la requête à l’Empereur et transmettre l’affaire au Conseil d’empire. Pour cela il fallait solliciter personnellement quelques ministres et des membres du Conseil, et, ce qui serait encore mieux, l’Empereur lui-même. Une fois convaincu, le prince Grigori Ivanovitch quitta en automne 1817, son domaine préféré, Stoudienetz, où il vivait, sans bouger, avec sa famille, et partit à Moscou. Il partit à Moscou et non à Pétersbourg parce que, cet automne, l’Empereur, avec toute sa cour, tous les grands dignitaires et une partie de la garde, où servait le fils de Grigori Ivanovitch, devait venir à Moscou pour poser la première pierre de la cathédrale du Saint-Sauveur érigée en commémoration de la retraite des Français de la Russie.

Dès le mois d’août, aussitôt après la terrible nouvelle de la décision du Sénat, le prince Grigori Ivanovitch prépara son départ pour Moscou. Le majordome fut envoyé à l’avance pour préparer son hôtel de l’Arbate, avec un convoi de meubles, de domestiques, de chevaux, de voitures, de provisions.